La Caisse mérite un AAA !

Lettre d’opinion du président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.


La Presse +, p. web – 25 avril 2016



Brossard Éclair (Longueuil), p. 4 – 27 avril 2016



Le Reflet (Delson), p. 6 – 4 mai 2016


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Waouh ! C’est le mot qui résume le mieux notre réaction face à la présentation du projet de réseau de transport automatisé de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la « mise à jour sur les projets en transport collectif pour la Rive-Sud et l’Ouest de l’île », telle que la titrait très modestement la Caisse en conférence de presse vendredi, nous a réservé son lot de surprises. De très bonnes surprises, dans le cadre du Jour de la Terre de surcroît.

En réalité, LE projet présenté par les présidents et chefs de la direction respectifs de la CDPQ et de CDPQ Infra, Michael Sabia et Macky Tall, nous offre une vision ô combien enthousiasmante et plutôt rare ces temps-ci.

Il suffit de se remémorer les symboles que furent, pour le Québec, l’Expo 67 et l’ouverture du métro en 1966, pour prendre la pleine mesure, sans se tromper, de l’importance de l’annonce d’hier qui, de surcroît, offre une perspective rentable.

Rentable économiquement, socialement et environnementalement : c’est un projet AAA, et c’est avec ce type de projets que nous rendrons le Québec plus prospère !

Quelques chiffres : 5,5 milliards d’investissements, 8500 emplois, dont 1000 permanents lors de la mise en service, 16 800 tonnes en réduction de gaz à effet de serre, un service de 20 heures par jour, 7 jours sur 7, pleinement intégré aux réseaux de transports collectifs existants, de la couronne nord à la Rive-Sud, en passant par le centre-ville et l’aéroport… Re-waouh !

Alors que le métro de Montréal fête ses 50 ans, nous sommes aujourd’hui face à un projet d’une envergure historique pour le Québec, en harmonie avec le dessein d’un développement économique durable et qui offre l’ambition de positionner avantageusement le Québec et sa métropole parmi les nations et les grandes villes les plus innovantes, en disposant du troisième réseau de transport automatisé en importance dans le monde ! Cela frappe l’imaginaire et cela fait longtemps que le Québec avait vu pareille ambition.

Un projet cohérent

Outre son envergure sans précédent, il faut reconnaître toute la valeur et la grande cohérence du REM présenté par la Caisse dans le contexte où le Québec cherche à relancer l’économie de la province et de sa métropole ; améliorer les services de transports collectifs aux populations et resserrer le tissu urbain ; organiser une transition énergétique plus sobre en carbone dans le transport et l’aménagement du territoire, en plus de valoriser le recours à l’électrification.

Pour toutes ces raisons, il importe désormais que les deux ordres de gouvernement s’offrent comme partenaires d’exception, et ce, notamment du côté fédéral qui compte accentuer ses investissements dans les infrastructures au cours des prochaines années. De son côté, la Caisse avait dit ce qu’elle ferait, et force est d’admettre qu’elle a fait ce qu’elle avait dit.

On se souviendra que l’adoption du projet de loi 38 visait à permettre la réalisation d’infrastructures par la Caisse afin de pouvoir compter sur le développement rapide de nouveaux services de transports collectifs, attrayants, réguliers, flexibles et mieux adaptés aux besoins des populations de la ville de Montréal et de ses couronnes.

L’entente conclue avec le gouvernement devait également permettre d’obtenir des rendements stables et prévisibles pour les déposants, tout en contribuant au développement économique, répondant ainsi parfaitement à la mission de la Caisse.

L’annonce d’hier donne tout son sens et sa légitimité à cette démarche, appuyée par le milieu des affaires l’an passé, puisque le modèle retenu visait à favoriser la réalisation de projets majeurs d’infrastructures publiques, tout en limitant les impacts sur les finances publiques.

À présent, il faut que tout le Québec œuvre à stimuler un engouement collectif et constructif autour de ce projet. Il est souhaitable que toutes les parties prenantes du REM participent aux consultations qui les concerneront au cours des prochains mois, en appréciant les possibilités extraordinaires que représente le REM, autant du point de vue économique et social qu’environnemental.

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