COVID-19 : le CPQ publie sa feuille de route pour une relance économique sécuritaire et durable

Montréal, 20 avril 2020 – La pandémie de la COVID-19 entraine des interventions gouvernementales majeures dans le monde entier qui ont notamment conduit à l’arrêt de plusieurs activités économiques ou à leur ralentissement significatif. Dans ce contexte, le CPQ a voulu contribuer à sa façon en produisant une feuille de route visant à aider toutes les parties prenantes qui devront intervenir dans cette démarche.

« La crise de la COVID-19 entraine de graves conséquences humaines et sanitaires planétaires. Les impacts économiques sont également gigantesques, notamment pour les organisations et la main-d’œuvre », affirme Yves-Thomas Dorval, président et chef de la direction du CPQ. « Après plusieurs semaines de pause, les gouvernements et les organisations doivent planifier et démarrer la reprise de plusieurs activités conduisant à une relance de l’économie qui se fera graduellement, sur une longue période, et surtout de façon sécuritaire et durable pour tous. »

En plus de toutes les préoccupations d’ordre de santé publique qui doivent rester prioritaires, plusieurs défis se présentent aux gouvernements et aux employeurs. En ce sens, le CPQ a regroupé en trois groupes, les nombreux enjeux qui doivent recevoir une attention particulière à court, moyen et long termes.

Enjeux reliés à la santé et sécurité des travailleurs et des clientèles sur les lieux d’activité de l’organisation

Dans sa feuille de route, le CPQ identifie les principes en matière de prévention de la contamination que les organisations doivent mettre en place et maintenir, pour être en mesure de continuer ou reprendre ses activités en totalité ou en partie, peu importe le secteur industriel concerné ou la région géographique.

Enjeux reliés aux capacités opérationnelles des organisations

En rappelant l’importance de la responsabilité sociale et le besoin d’une perspective de développement durable, le CPQ s’attarde à la question des ressources dont l’organisation a besoin pour fonctionner à court, à moyen et à long termes ainsi qu’aux problématiques des chaînes d’approvisionnement et du commerce pancanadien et international.

Enjeux reliés aux interventions et services du secteur public (fédéral, provincial, municipal) à l’égard des organisations

Enfin, le CPQ propose une série de mesures que les divers ordres de gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral doivent envisager pour aider et soutenir une relance économique sécuritaire et durable, en abordant également des considérations pour le long terme.

« Heureusement, la situation financière de nos gouvernements provincial et fédéral était quand même en bon état avant la crise et nos institutions financières étaient solides. Cependant, il ne faut pas sous-estimer l’ampleur, la complexité et la durée de la récession qui pourrait se produire au plan mondial », poursuit M. Dorval.

« La priorité a toujours été et restera la santé de l’ensemble des citoyens et c’est dans cet ordre d’idée que le CPQ, fort de son expertise et de sa connaissance du milieu des affaires ainsi que de la santé et sécurité du travail, veut participer aux réflexions et aux prises de décision des différents intervenants. Il est important de faire preuve d’optimisme lorsque nous regardons vers l’avenir, car nous savons que nous sommes capables d’agir collectivement pour surmonter ce défi, tout en restant prudents et réalistes face à la situation », conclut M. Dorval.

Cette feuille de route présente également dix constats que voici :

  1. Les enjeux épidémiologiques de la COVID-19 sont réels et dicteront l’échéancier de la relance; si une diminution des cas de contagion survient, la possibilité d’une résurgence existe aussi.
  2. Si les impacts humains sont gigantesques, les impacts économiques le sont également; plusieurs organisations ne survivront pas, certaines seront en difficulté pendant une longue période, mais d’autres aussi pourront rebondir. Plusieurs par ailleurs continuent de fonctionner et se développent même rapidement.
  3. La reprise des activités à court et moyen terme sera conditionnelle à la possibilité dans chaque milieu de mettre en place les mesures de prévention requises; ces mesures seront incontournables et elles reposent sur des principes similaires d’un lieu à un autre; de plus, la perception des personnes quant à la sécurité sera aussi importante que la sécurité elle-même. Le port du masque devrait devenir la norme dans les espaces publics restreints où circulent les individus en deçà des limites de distanciation (transports collectifs, ascenseurs, covoiturage, etc.), jusqu’à ce que des avancées de la médecine ou autres surviennent.
  4. Une reprise généralisée des activités sera tributaire des avancées médicales qui surviendront à court, moyen et long terme; la disponibilité élargie de tests ultrarapides d’ici quelques mois, la venue de traitements pour soigner les personnes souffrantes par la suite et l’arrivée d’un vaccin dans un horizon de plus d’une année conditionneront le rythme de la reprise dans plusieurs domaines.
  5. La capacité des organisations à reprendre leurs activités dépendra d’un ensemble d’éléments nombreux, diversifiés et interreliés; la disponibilité des ressources nécessaires pour fonctionner, les chaînes de valeurs dans les processus opérationnels, la demande et non seulement l’offre pour les produits et services de l’organisation dans un contexte de concurrence mondiale rendront la tâche d’une complexité inouïe.
  6. L’absentéisme, la reconfiguration des processus, la répartition des horaires, des arrêts éventuels et d’autres changements découlant des enjeux actuels représenteront un réel casse-tête pour le bon fonctionnement et auront des impacts significatifs sur les coûts d’exploitation.
  7. L’implantation accélérée de nouvelles façons de faire pour les opérations pendant la pandémie doit servir de tremplin pour la réorganisation des activités; l’innovation technologique devra se poursuivre, les transformations devront être mises en œuvre et les gains de productivité devront être maintenus et élargis pour le futur.
  8. La responsabilité sociale, tant des organisations que des individus, sera scrutée et analysée; les organisations modèles seront encouragées et celles qui sont déficientes seront sanctionnées.
  9. Les répercussions financières sur l’économie et les gouvernements dureront longtemps et seront pénibles; si les finances publiques et les institutions financières au Canada étaient en bonne santé avant la crise, les revenus des particuliers et des entreprises et les recettes fiscales sont maintenant sévèrement réduits. Les dépenses publiques ont nécessairement dû augmenter pour répondre à la crise. L’endettement qui en découle atteindra des proportions majeures.
  10. En plus des mesures déjà annoncées pour traverser la période de crise, les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que les administrations municipales devront mettre en œuvre de nouveaux plans d’intervention d’une envergure jamais vue depuis la Deuxième Guerre mondiale; ces plans devront comprendre des mesures touchant le financement, l’offre de services publics adaptés au contexte, l’accompagnement, la réduction des obstacles à la flexibilité, la rapidité et l’agilité des décisions et interventions, ainsi que des investissements majeurs dans des initiatives et projets structurants dans une perspective de développement durable.

La feuille de route pour une relance économique sécuritaire et durable du CPQ a été élaborée à partir d’une vaste consultation de ses membres à l’occasion de plusieurs groupes de discussion ainsi que des conseils et avis sollicités auprès de personne d’expérience ayant à cœur la prospérité et le bien-être de la société. Elle fait suite à la prise en considération de plusieurs documents publiés sur la situation et à l’analyse de son équipe de spécialistes.

Pour consulter la feuille de route, cliquez ici.

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Source : Nadine Légaré
Conseillère principale – Communications et relations médias
Conseil du patronat du Québec
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Bureau : 514-288-5161 poste 243
Cell. : 514-265-5471


À propos du CPQ : Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic.

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