La future politique de mobilité durable : au cœur de la prospérité de nos communautés

Dans son plus récent budget, le gouvernement du Québec a annoncé son intention de se doter, d’ici avril 2018, d’une politique de mobilité durable, abordant les transports collectif, maritime, aérien et ferroviaire dans une perspective intégrée.

Nous ne pouvons que nous réjouir d’un tel engagement. Le transport est en effet au cœur du développement et de la vitalité de nos communautés, quelles que soient leur taille et leur région. Dans le monde d’aujourd’hui, il est nécessaire de penser aux meilleurs outils pour accroître et améliorer la mobilité des citoyennes et des citoyens en tenant compte des réalités de chaque milieu de vie.

Dans le cadre de l’élaboration de la politique de la mobilité durable, les municipalités, comme gouvernements de proximité, doivent être traitées d’égal à égal par le gouvernement du Québec. Les municipalités ne sont en effet pas une partie prenante parmi d’autres : elles financent et organisent le transport en commun en y investissant près de 2,5 milliards $ annuellement!

Actrices de premier plan en ce qui concerne le développement de la mobilité et du transport durables, elles jouent par ailleurs un rôle déterminant en ce qui a trait à l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

De notre point de vue, la prochaine politique gouvernementale doit reposer sur un certain nombre de principes. Parmi les principaux, mentionnons :

  • Un juste équilibre et meilleure interconnectivité entre les modes de transport des personnes;
  • Une réduction de la dépendance à l’automobile;
  • L’amélioration de la sécurité;
  • Une accessibilité accrue à des transports abordables, disponibles et fiables;
  • Une utilisation optimale des innovations technologiques et logistiques;
  • Une diminution de la consommation énergétique, et surtout, réduction des impacts environnementaux.

On ne peut pas établir des objectifs et des mesures pour augmenter la part modale en transport collectif, sans parler du cadre financier et du partage des coûts d’exploitation. Les besoins des municipalités en immobilisations pour le transport collectif surpassent en effet considérablement les ressources disponibles. Pour les cinq prochaines années, les besoins des municipalités se chiffrent à près de 8 milliards $ en développement, notamment pour l’aménagement de voies prioritaires et réservées et pour la location et l’achat d’autobus hybrides.

En assumant l’essentiel des dépenses d’exploitation, les municipalités ont un manque à gagner de près de 400 millions $ annuellement, si l’on tient compte notamment des augmentations d’achalandage projetées qui nécessiteront un ajustement de l’offre de service.

Heureusement, des solutions existent et ne nécessiteraient pas d’injection additionnelle de deniers publics. Par le biais du Système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de GES, le gouvernement du Québec accumule en effet actuellement des sommes considérables à l’intérieur du Fonds vert. Pourquoi ne pourrait-il pas alors allouer la majeure partie de l’enveloppe au financement du transport collectif? Pour atteindre nos objectifs communs de réduction d’émissions de GES, le Fonds vert ne doit pas simplement maintenir à niveau les infrastructures en place. Il doit faire en sorte d’augmenter la part modale du transport collectif, et cela, en développant et consolidant les réseaux.

Nous profiterons des consultations prébudgétaires du gouvernement du Québec, au cours des prochaines semaines, pour insister sur la nécessité d’adapter le financement du transport collectif en fonction des besoins des municipalités et des cibles de réduction des émissions des gaz à effet de serre du Québec. Nous nourrissons par ailleurs de grandes attentes envers la future politique de mobilité durable, et nous espérons que les outils qui seront mis en place permettront d’assurer le succès de l’initiative, au bénéfice de la prospérité de l’ensemble de nos communautés.

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